Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 4, 1846.djvu/1090

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lons et des escadrons ; pour cela, il n’y a qu’à faire tourner les bataillons et escadrons sur le centre, et au lieu que, pour faire tête seulement sur la droite ou sur la gauche, ils ne décrivent qu’un quart de cercle, faites-leur décrire le demi-cercle, et pour lors les premiers rangs feront tête à la queue. Si, dans la suite, vous voulez qu’ils fassent tête où ils la faisaient auparavant, faites leur décrire sur le centre une seconde fois à droite un demi-cercle, chaque escadron et chaque cavalier, chaque bataillon et chaque soldat sera remis dans la place qu’il avait.


Des ordres de bataille.

On ne peut faire aucune disposition juste de cavalerie et d’infanterie, qu’on ne connaisse la nature du lieu où l’on va combattre, vu la diversité des situations, comme sont des pays coupés de bois, ravins, fossés, ruisseaux, haies, villages, pays de montagnes, de plaines unies, d’autres partie coupées, partie plaines, néanmoins cette diversité de situations peut se réduire à de certaines maximes générales, et en suivant la méthode dont on se sert pour enseigner la fortification, nous pourrons parvenir à établir nos principes, d’autant plus qu’une armée rangée en bataille est une fortification mouvante, dont il faut que toutes les parties se flanquent, se soutiennent et se communiquent aisément ; que la cavalerie soit placée dans des lieux où elle puisse agir ; de sorte que l’irrégularité du terrain ne nous prive pas de ses avantages.


Des différens ordres de bataille qu’une armée peut former en plaine unie, et où l’on ne rencontre aucun obstacle de la part du terrain.

Puységur pense que le meilleur ordre de bataille est de mettre l’infanterie et la cavalerie en ligne pleine, lorsqu’on en est le maître, et si cela ne se peut pas par rapport à l’étendue du terrain qu’on a à remplir, qu’il faut au moins donner tes intervalles les plus petits qu’Usera possible, et éviter toujours d’être obligé d’en donner de grands.


Description des différentes manières dont des armées combattent en plaine.

De vieilles troupes, bien instruites, qui marchent de front à un ennemi, ont une grande attention marcher en ligne droite, et à garderies distances qu’elles ont entre elles ; à cet effet, elles doivent aller à petits pas, de temps en temps se redresser, observer un grand silence pour entendre le commandement, point de bruit de tambour ni de trompettes ; ce qui n’est utile ici que pour donner quelque signal. L’infanterie doit marcher ta baïonnette au bout du fusil chargé et appuyé sur le bras gauche ; la cavalerie doit avoir une demi-cuirasse, que l’on appelle plastron et qui se met seulement par devant, et marcher l’épée a la main ; et quand on est précisément au moment de charger, les rangs et les files de l’infanterie et de la cavalerie doivent se serrer. Le premier rang de la cavalerie, soutenu des derniers, tâche, à coups d’épée, d’ouvrir l’escadron qu’il combat et de le rompre. Dans l’infanterie, les rangs de derrière étant près des premiers, les poussent et les soutiennent, tandis que ceux-ci,