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plus connus de la masse. Par son ordre, la place Vendôme s’arma de barricades ; les bataillons de l’Hôtel-de-Ville doublèrent ; de fortes patrouilles remontèrent les boulevards Montmartre et des Italiens contenant les postes réactionnaires des rues Vivienne et Drouot. Grâce à ces précautions la nuit fut tranquille.

Les élections devenaient encore impossibles pour le lendemain 23, le jour indiqué. Le Comité arrêta qu’elles auraient lieu le dimanche 26, et l’annonça ainsi à Paris : « La réaction soulevée par vos maires et vos députés nous déclare la guerre. Nous devons accepter la lutte et briser la résistance… Citoyens, Paris ne veut pas régner, mais il veut être libre ; il n’ambitionne pas d’autre dictature que celle de l’exemple ; il ne prétend ni imposer ni abdiquer sa volonté ; il ne se soucie pas plus de lancer des décrets que de subir des plébiscites ; il démontre le mouvement en marchant lui-même, et il prépare la liberté des autres en fondant la sienne. Il ne pousse personne violemment dans les voies de la République ; il se contente d’y entrer le premier. » Suivent les signatures[1].

En même temps le Comité déclarait qu’il déférerait devant lui les insulteurs du peuple ; il envoyait un bataillon de Belleville reprendre la mairie du VIe ; ses délégués remplaçaient d’autorité les maires et adjoints des IIIe, Xe, XIIe et XVIIIe arrondissements ; il faisait tenir la voie du chemin de fer aux Batignolles, annulant ainsi l’occupation de la gare Saint-Lazare ; il agissait énergiquement avec la Banque.

  1. Voici les noms de ceux qui signèrent les adresses, convocations, avis du Comité Central. Nous reconstituons autant que possible l’orthographe véritable très souvent altérée, même dans l’Officiel, de la Commune, au point de produire des noms fictifs. Malgré la décision du Comité les noms de tous ses membres ne figurent pas toujours dans toutes les publications officielles.

    Audoynaud, A. Arnaud, G. Arnold, Andignoux, Assi. Avoine fils, Babick, Barroud, Bergeret, Billioray, Bouit, Boursier, Blanchet, Castioni, Chouteau, C. Dupont, Duval, Eudes, Fabre, Ferrat, Fleury, H. Fortuné, Fougeret, Gaudier, Geresme, Gouhier, Grêlier, J. Grollard, Josselin, Jourde, Lavalette, Lisbonne, Lullier, Maljournal, Ed. Moreau, Mortier, Pindy, Prudhomme, Ranvier, Rousseau, Varlin, Viard. Deux ou trois seulement appartenaient à l’Internationale.