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les radicaux stéphanois très peu sympathiques à la Commune, où l’Éclaireur voyait un mouvement bonapartiste. Les travailleurs, eux, sentirent bien qu’ils étaient les vaincus et, à l’enterrement solennel de M. de l’Espée, on entendit de sourdes protestations.

Au Creuzot, même défaite des prolétaires. Cependant, les socialistes administraient la ville depuis le 4 septembre. Le maire était Dumay, ancien ouvrier de l’usine. Le 25 mars, aux nouvelles de Lyon, on parla de proclamer la Commune. Le 26, les gardes nationaux passés en revue crièrent : « Vive la Commune ! » et la foule les accompagna sur la place de la Mairie, occupée par le colonel de cuirassiers Gerhardt. Il commande le feu ; les fantassins refusent. Il veut faire charger ses cavaliers ; les gardes croisent la baïonnette et envahissent la mairie. Dumay prononce la déchéance des Versaillais, proclame la Commune. Puis, là comme partout, on resta immobile. Le commandant du Creuzot revint le lendemain avec du renfort, dispersa la foule qui stationnait curieuse et passive sur la place et s’empara de la mairie.

En quatre jours, tous les foyers révolutionnaires de l’Est, Lyon, Saint-Étienne, le Creuzot échappent à la Commune. Descendons le Rhône et courons au Midi.




CHAPITRE X


La Commune à Marseille, Toulouse et Narbonne.

Depuis les élections du 8 février, Marseille avait repris son grondement de la guerre. L’avènement des réactionnaires, la nomination de M. Thiers, la paix