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7 290 000 francs du sien. Du 20 mars au 30 avril, la Commune récolta ainsi 26 millions. Dans la même période, la guerre en prit plus de 20. L’Intendance reçut 1 813 000 francs, l’ensemble des municipalités 1 446 000, l’Intérieur 103 000, la Marine 29 000, la Justice 5 500, le Commerce 50 000, l’Enseignement mille, les Relations extérieures 112 000, les sapeurs-pompiers 100 000, la Bibliothèque nationale 80 000, la commission des barricades 44 500, l’Imprimerie nationale 100 000, l’association des tailleurs et des cordonniers 24 662. Ces proportions restèrent à peu près les mêmes du 1er  mai à la chute de la Commune, Les dépenses de cette seconde période s’élèvent à 20 millions environ. Le chiffre total des dépenses du Comité Central et de la Commune pour neuf semaines est d’un peu plus de 46 300 000 francs, dont 16 696 000 fournis par la Banque et le reste par les services, l’octroi contribuant pour une douzaine de millions. Et Jules Simon d’écrire : « Jamais sous aucun régime il n’y eut autant de gaspillage d’argent. » Pendant que la Commune obtenait juste de quoi ne pas mourir, la Banque de France, acceptait 257 630 000 francs de traites tirées sur elle par Versailles pour combattre Paris.

Ces services étaient tenus par des ouvriers ou le prolétariat des employés. Partout, on suffit avec le quart des employés ordinaires. Le directeur des postes, Theisz, un oiseleur, trouva le service désorganisé, les bureaux divisionnaires fermés, les timbres cachés ou emportés, le matériel, cachets, voitures, etc., détourné, la caisse mis à sec. Des affiches apposées dans les salles et les cours ordonnaient aux employés de se rendre à Versailles sous peine de révocation. Theisz agit vite et énergiquement. Quand les employés inférieurs arrivèrent comme d’habitude pour le départ il les harangua, discuta, fit fermer les portes. Peu à peu on se rallia. Quelques employés socialistes aidèrent. Les premiers commis reçurent la direction des services. On ouvrit les bureaux divisionnaires et, en quarante-huit heures, la levée et la distribution des lettres pour Paris furent réorganisées. Des agents adroits allèrent jeter dans les bureaux de Saint-Denis et de dix lieues à la ronde les lettres pour la province. Pour l’introduction des lettres