socialistes. Il n’y eut qu’une voix dans le Conseil pour expulser deux de ses membres coupables de forfaitures antérieures[1]. Et nul, même au plus fort du péril, n’osa parler de capitulation.
CHAPITRE XX
Le dernier acte de la seconde Commission exécutive fut de nommer Rossel délégué à la Guerre. Le soir du 30, elle l’envoya chercher. Il accourut, raconta l’histoire des sièges célèbres, promit de rendre Paris imprenable, les charma quand ils croyaient le chambrer. Personne ne lui demanda de plan défini et, séance tenante, on lui signa sa nomination. Il écrivit à la Commune : « J’accepte ces difficiles fonctions, mais j’ai besoin de votre concours le plus entier pour ne pas succomber sous le poids des circonstances. »
Ces circonstances, Rossel les connaissait à fond. Depuis vingt-cinq jours chef d’état-major général, il devait être l’homme de Paris le mieux au courant de toutes ses ressources militaires. Il avait vu de près les mem-
- ↑ Blanchet, ex-capucin, banqueroutier ; Émile Clément qui, sous l’Empire, s’était offert à la police. Raoul Rigault avait soigneusement épluché les dossiers de la préfecture.