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HISTOIRE DE LA COMMUNE DE 1871

CHAPITRE XXIII


« C’est par le canon et par la politique que nous avons pris Paris. »
M. Thiers. Enquête sur le 18 Mars.
« Un grand discours du président du Conseil a été applaudi par l’extrème gauche. »
Dufaure au procureur général, à Aix.

La politique de M. Thiers avec la province. — La Gauche livre Paris.

Quel est le grand conspirateur contre Paris ? — La Gauche versaillaise.

Le 19 mars, que reste-t-il à M. Thiers pour gouverner la France ? Il n’a ni armée, ni canons, ni les grandes villes. Elles ont des fusils, leurs ouvriers s’agitent. Si cette petite bourgeoisie qui fait accepter à la province les révolutions de la capitale suit le mouvement, imite sa sœur de Paris, M. Thiers ne peut lui opposer un véritable régiment. Bismark avait bien offert de se substituer à lui ; c’eût été la fin de tout. Pour subsister, contenir la province, l’empêcher d’arrêter les canons qui doivent réduire Paris, quelles sont les seules ressources du chef de la bourgeoisie ? Un mot et une poignée d’hommes. Le mot : République ; les hommes : les chefs traditionnels du parti républicain.

Que les ruraux épais aboient au seul nom de République et refusent de l’insérer dans leurs proclamations, M. Thiers, autrement rusé, s’en remplit la bouche et,