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APPENDICE

ou explosible n’y a été introduite, qu’on n’y a établi aucun fil destiné à mettre le feu à des mines ou à des matières incendiaires. »


XVIII


On les dépêchait ensuite… sur le versant des buttes

Le Bien Public, organe de M. Thiers, dirigé par Vrignault, publia dans son numéro du 23 juin 1871 :

« Tout Paris a conservé le souvenir de cette terrible canonnade dirigée de Montmartre, pendant les trois derniers jours de la guerre civile, contre les Buttes-Chaumont Belleville et le Père-Lachaise. Voici quelques détails très exacts sur ce qui se passait alors au sommet de la butte, derrière les batteries, au n° 6 de la rue des Rosiers.

« On avait installé dans cette maison, si tristement célèbre, une prévôté, présidée par un capitaine de chasseurs. Comme les habitants du quartier rivalisaient de zèle pour dénoncer les insurgés, les arrestations étaient nombreuses. Au fur et à mesure que les prisonniers arrivaient, ils étaient interrogés.

« On les contraignait à se mettre à genoux, tête nue, en silence, devant le mur au pied duquel les infortunés généraux Lecomte et Clément Thomas ont été assassinés. Ils restaient ainsi quelques heures, jusqu’à ce que d’autres vinssent les remplacer. Bientôt, pour supprimer ce que cette amende honorable pouvait avoir de cruel, on fit asseoir les prisonniers à l’ombre, mais toujours en face de ce mur dont l’aspect les préparait à la mort, car peu de temps après les principaux coupables d’entre eux étaient fusillés.

« On les menait à quelques pas de là, sur le versant de la butte, à l’endroit où se trouvait, pendant le siège, une batterie dominant la route de Saint-Denis. C’est là aussi que fut conduit Varlin, qu’on eut mille peines à protéger contre les violences de la foule. Varlin avait avoué son