Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/114

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enseveli, brûlé, empoisonné de ces nobles proscrits ? combien en avez-vous rendu ? Pas même trois sur cent, un témoignage récent vient de nous l’apprendre.


Ce fut au milieu de ces carnages et de la terreur universelle que la France fut appelée à voter sur la Constitution présentée par Louis-Napoléon. Les abords des scrutins étaient gardés par des gendarmes le sabre nu, les administrations rivalisèrent de zèle, et le Président osa dire quelques jours après que la France avait absous son forfait.

Du coup, nous voilà rétrogradés d’un demi-siècle. Louis-Napoléon rétablit tout le mécanisme impérial : noblesse, sénat, fonctionnaires, juridiction, armée. Il fit nommer les députés par ses préfets. Tout vestige de liberté de presse, de réunion, de tribune, fut radicalement extirpé. Il s’arrogea le droit de faire la paix, la guerre, de conclure des traités, c’est-à-dire de conduire la France à son caprice, à la boucherie et à la ruine. Tu penses, Jacques Bonhomme, qu’il lui fut facile, en 52, de se faire nommer empereur sous le nom de Napoléon III. Ensuite il édicta