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L’IMPÔT


D. Mais comment pourvoir aux dépenses ? Vous avez dit que la plus grande ressource actuelle des budgets vient des impôts indirects. Vous avez démontré aussi que ces impôts sont injustement assis. Seront-ils supprimés, et alors comment alimenter les budgets ?

R. Et cependant les impôts indirects doivent disparaître, surtout ceux qui frappent les substances alimentaires, l’impôt du sel, l’exercice sur les boissons, les octrois. N’est-il pas odieux qu’on ne puisse porter un morceau à la bouche sans payer une somme souvent deux fois supérieure à la valeur du produit ? Si les impôts sur le pain, la viande, le vin n’existaient pas, il n’y aurait pas un homme qui osât rêver de les établir sur le pied où ils sont. La République a deux fois aboli les octrois, les gouvernements despotiques les ont rétablis. Mieux vaudrait mille fois une franche augmentation sur les contributions directes.

D. Mais elle retomberait toujours sur le tra-