Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/63

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des rois et l’unité de la République. » Pas un Jacques Bonhommes ne manqua à l’appel, et on lut sur ses bannières : « Le peuple français debout contre les tyrans. »

Et nous allâmes, ayant mis à l’ordre du jour la victoire ou la mort ; et nous vainquîmes, et dans notre sainte fureur de liberté, dans la rage de notre défense, que de fois il nous arriva d’appliquer aux traînards la peine des traîtres. Nous eûmes de la sentinelle avancée et l’héroïsme et les paniques voyant un ennemi dans le moindre obstacle qui gênait notre marche ou notre vue. Les os crient, le sang coule, je le sais, mais enfin je le répète : Nous avons vaincu !

Que n’as tu, Jacques, le temps d’entendre raconter en détail toutes ces grandes choses, et les prodiges des héros de la frontière, et le génie des héros qui défendaient le foyer. — Cette histoire, qu’ils remplirent en quelques mois à peine, bien des heures brûlantes s’écouleraient à la lire, mais des années entières n’en éteindraient pas le souvenir. Tantôt ensevelis, combattants obscurs, sous les sombres bocages de la Vendée, tantôt au grand soleil du Rhin ou de la Méditerranée, prenant à témoin cette pa-