Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/89

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MALHEUR AU PAUVRE !


Qu’avait-il gagné à ces révolutions continuelles ?

En somme, qu’avait-on fait pour lui ?

Il avait pris la Bastille, ramené le roi à Paris, fait le 10 août, défendu la frontière, vaincu une seconde fois la royauté en Juillet, emporté des royaumes. Avait-il conquis un morceau de pain ? Avait-on inscrit parmi les Droits de l’homme que l’homme ne doit pas mourir de faim quand il y a du pain moissonné par lui ?

J’ai dit le sort heureux de beaucoup de Jacques campagnards. La Révolution leur donna non-seulement la liberté, mais encore le pain. Elle livra à leur féconde activité les biens des nobles émigrés, ceux que le clergé détenait incultes. Moyennant une redevance modique, Jacques Bonhomme put acheter ces terres que