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« Non. Pour vous enrichir vous avez rivé sa chaîne. Vous avez abattu sur l’ouvrier un réseau de lois nouvelles. Vous avez approprié votre arsenal politique aux besoins de votre industrie. En vain les travailleurs demandent un droit pareil, une représentation légale dans votre gouvernement. À toutes leurs revendications vous répondez : la mort. Ils font 48, on les trompe. Ils s’y reprennent en Juin, on les décime. Au deux décembre, on les mitraille. Après la Commune, on les éventre par milliers. Vainement après leurs sanglantes défaites, ils parlent de la même voix, ils se retrouvent socialistes, et les plébiscites, et les élections les montrent tels que 1848, tels que 1834 les a révélés, rien ne peut ouvrir ni vos yeux, ni vos oreilles.

« Votre féodalité financière devient en quelques jours plus implacable et plus corrompue que l’ancienne noblesse en l’espace de huit cents ans. Sans morale, sans frein, sans autre ambition que d’arrondir son ventre, elle perd toute capacité politique, s’abandonne à l’empire, s’efforce de traîner la France dans le sillon de sa débauche, et, lors de l’invasion, livre nos gués aux Prussiens et les fête dans ses châteaux. Après avoir tourné contre la défense toutes les forces qu’un pouvoir tremblant vous laissait en province, le jour où les hypocrites plagiaires de