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ces rapports. Et vous chétifs, vous prétendez créer des lois !

« Où sont donc les titres qui vous constituent fondateurs de la France ? Montrez les cahiers, les adresses où le pays a écrit ses vœux ? Oseriez-vous prétendre les avoir devinés ? Je vois ici sept cents hommes qui représentent le capital et le privilège sous toutes ses formes, pas un seul le monde moderne du travail. Y a-t-il seulement dix justes, y a-t-il un juste parmi vous, capable d’exposer une idée nette appropriée aux nécessités actuelles, parmi vous, Nobles, Prêtres, Bourgeois, Revenants de 1815, de 1850, de 1848 !

« Allons ! Sortez ! Il n’y a point parmi vous un homme du présent. Sortez, usurpateurs ! Sortez, corrompus, fanatiques, singes sanguinaires, et faites place à ceux qui travaillent, à ceux qui instruisent, à ceux qui feront parler la voix de la nation ! Sortez de ce palais où la royauté, la noblesse, l’Église furent terrassées, où la souveraineté du peuple fut proclamée, où ses députés jurèrent de mourir pour lui, où la France retrouva ses titres. Au nom des ancêtres, au nom du présent, chassés par nous, chassés par cette France qui veut revivre, sortez de ces murs qui vous accusent, et prenez garde ! passez vite devant les poteaux humides de Satory !»

Un geste formidable accompagne sa parole re-