Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/108

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même mort, avec la même fierté. Seuls, les deux derniers, affolés sans doute par la vue de ce massacre, se jetèrent à terre où ils furent fusillés.

Maître du Panthéon, c’est-à-dire du point stratégique le plus important de la rive gauche, Cissey porta d’un côté son effort sur la butte aux Cailles, et de l’autre, il s’efforça de se rapprocher par la Seine, de l’Hôtel de ville attaqué de front par Vinoy. En même temps, les troupes remontaient la rue Turbigo et les anciens boulevards, livrant, à chaque pas, des assauts meurtriers, et le corps de Ladmirault opérait sur la Chapelle et la Villette. L’armée s’avançait ainsi, sur cinq lignes de front, refoulant peu à peu la résistance contre les remparts de l’Est.

De formidables préparatifs se faisaient à la Bastille, au faubourg Saint-Antoine, au Château-d’Eau, dans les IVe, IIIe, Xe, XI et XXe arrondissements. Rue Saint-Antoine, à l’entrée de la place, on achevait une puissante barricade soutenue par trois pièces d’artillerie. En arrière, une autre barricade couvrait les rues de Charenton, du faubourg Saint-Antoine et de la Roquette. Les munitions envoyées de l’Hôtel de ville étaient empilées le long des maisons. Mais là, comme ailleurs, ou ne prévoyait qu’une