Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/185

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On sait l’indignation de M. Thiers quand le Morning Post publia que treize femmes avaient été exécutées place Vendôme, après avoir été publiquement outragées. Le Journal Officiel qui falsifia[1] la lettre adressée au Morning Post, accusa de mensonge, d’infamie, de vénalité. de lâcheté, ceux qui, disait-il, « osent imprimer, qu’à l’heure où nous écrivons, on fusille les prisonniers à Versailles, on assassine les femmes, place Vendôme, après les avoir déshonorées. » A l’heure où nous écrivons, — c’est-à-dire le 14 juin, M. Thiers, qui connaît son Escobar. pouvait peut-être soutenir qu’on n’exécutait pas à Versailles, et qu’on n’outrageait pas à Paris. Mais du 22 mai au 6 juin, on fusilla les prisonniers, hommes, femmes, enfants, à outrance, à Versailles comme à Paris. Ce ne fut peut-être pas sur la place Vendôme ni à la date indiquée que des femmes furent déshonorées avant d’être mises à mort, mais il y eut des viols sur plusieurs points pendant les perquisitions. Les

    de ces soldats, qui ne voulaient pas, disaient-ils, se battre contre l’armée, les avait hébergés pendant tout le siège, sans exiger d’eux aucun service, même intérieur. On les rencontrait flânant dans toutes les rues de Paris.

  1. V. l’appendice, note 4.