Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/235

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militaire. Officier et mouchards montaient dans les chambres, interrogeaient les habitants, faisaient larder de coups de baïonnettes les endroits suspects. On enlevait non-seulement les armes et les uniformes, mais encore jusqu’à des pièces de drap intactes, que les soldats prétendaient provenir de la Commune, et les numéros des journaux républicains publiés depuis le 18 mars.

Un certain nombre de fédérés s’étaient réfugiés dans les Catacombes et dans les égouts : on leur fit la chasse aux flambeaux. Les agents de police s’avançaient armés de chassepots et tiraient sur toute ombre suspecte. Ils étaient accompagnés de chiens habitués à fouiller les égouts. Mais l’épuisement eut bientôt raison des malheureux réfugiés ; un grand nombre moururent et furent rongés par les rats ; un grand nombre étaient mourants quand on s’empara d’eux. Les derniers hommes valides, obligés de remonter à la lumière pour chercher des vivre, se firent prendre aux orifices où on les guettait.

En même temps, des battues étaient organisées dans les forêts des environs de Paris, afin de cerner les fédérés qui avaient pu gagner ces asiles. On en prit ainsi deux cents environ.

La police la plus active surveillait toutes