Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/48

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poursuivirent sur le boulevard Malesherbes ; mais eux, faisant bonne contenance, se retournant fréquemment et déchargeant leurs armes, ils opérèrent une bonne retraite jusqu’aux barricades de l’intérieur.

Ainsi, dès le début, sans communications, sans avis sur la marche des événements, les fédérés étaient abandonnés à eux-mêmes. Personne à l’État-major, personne à la Guerre, personne à la Commune n’avait songé à prévenir pendant la nuit ni la porte Maillot, ni les troupes placées à l’extérieur. La direction, si faible jusqu’alors, avait cessé presque complètement. Chaque corps n’avait plus désormais rien à attendre que de son initiative, de ses ressources et de l’intelligence de ses chefs.

Les soldats s’emparèrent du parc Monceaux, s’y établirent, et une colonne se porta en avant vers les Batignoles, rue Lévis. À onze heures, la caserne de la Pépinière était aux mains des troupes. Vers une heure, le général Clinchant touchait au nouvel Opéra, et de là il appuyait d’une brigade la colonne qui combattait sur la place de la Concorde.

Sur la rive gauche, le général Cissey s’était dirigé vers le Champ-de-Mars, converti en une sorte de camp d’artillerie. L’École militaire