Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/47

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qu’à la barricade située en avant de l’Arc de Triomphe ; surprise, elle fut également emportée sans combat. Les fédérés n’eurent que le temps de sauver leurs canons, et les soldats établirent aussitôt une batterie contre la terrasse des Tuileries. L’Arc de Triomphe fut pavoisé de faisceaux tricolores, et une brigade descendit l’avenue des Champs-Élysées, s’abritant contre les maisons. Arrivés au rond-point, les soldats s’embusquèrent de droite et de gauche ; couchés dans les massifs et les pelouses ils dirigèrent de là sur la terrasse une fusillade nourrie.

Pendant ce temps, le général Clinchant, continuant sa course, filait le long des remparts, les tournait jusqu’à la place Péreire, et descendait vers le nouvel Opéra, par l’avenue Friedland et le boulevard Victor Hugo.

Simultanément une division du général Clinchant opérait le même mouvement par le dehors, du côté de Neuilly, Levallois-Perret et Saint-Ouen. Les fédérés de ces localités furent tout à coup assaillis par derrière par une grêle de balles venant de la ville. Ce fut ainsi qu’ils apprirent l’occupation des remparts. Ils se hâtèrent de rentrer à Paris, par les portes de Bineau, d’Asnières et de Clichy. Les soldats les