Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/57

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Flonrens, l’abattit à coups de sabre : le chevaleresque Duval et deux de ses officiers faits prisonniers, furent fusilles par les ordres et sous les yeux de Vinoy ; le général Gallifet fit également exécuter ses premiers prisonniers et, à Vanves, un officier versaillais déchargea son arme à bout portant sur quatre fédérés qui s’étaient rendus. Trois d’entre eux furent tués.

Le peuple n’avait donc rien à attendre que de lui-même et de la vigueur de sa résistance. Aussi les barricades commencèrent de tous les côtés, un peu au hasard, à l’intersection des principales voies. Alors seulement on reconnut l’importance de ces barricades stratégiques, si négligées pendant six semaines.

Il était évident, dès le début, pour tout œil exercé, que la garde nationale, malgré son courage, ne pourrait jamais conserver ses positions du dehors. Au lieu de lui demander l’impossible, il aurait donc fallu lui rendre au plus vite son véritable terrain. Cinq points sur la rive droite, la place du roi de Rome, la place de l’Étoile, les buttes Montmartre, Chaumont, le Père-Lachaise, trois sur la rive gauche, la butte aux Cailles, le Panthéon, la gare Montparnasse, permettent d’établir une série de forts à l’intérieur de Paris. En les reliant par un sys-