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Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/76

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martre, pendant que Montaudon s’avançait à l’extérieur de la ville, sur la zone neutre, par Clichy et Saint-Ouen.

Clinchant vint se heurter aux Batignolles, contre la barricade de Clichy. La résistance dura deux heures ; il fallut, pour réduire ces pavés mal agencés et derrière lesquels cent hommes à peine combattaient, l’effort combiné des canons versaillais, amenés dans la rue de Saint-Pétersbourg, et des régiments entassés dans le collège Chaptal. Un peu avant, une colonne s’empara de la mairie des Batignolles, que le membre de la Commune Malon, homme d’un cœur éprouvé, dut abandonner, après avoir évacué sur Montmartre ses voitures et ses munitions.

Une partie des troupes remonta l’avenue de Clichy. Rue des Carrières, une barricade l’arrêta net. Les fédérés tinrent bon jusqu’au moment où Ladmirault, maître de l’avenue de Saint-Ouen, les tourna par le cimetière Montmartre et les prit entre deux feux. Une vingtaine de gardes, restés à la barricade, refusèrent de se rendre. Les Prussiens se fussent contentés de les désarmer, admirant leur courage ; les Versaillais les fusillèrent sans pitié.

Place Blanche, les cent vingt femmes qui défendaient la barricade, tinrent quatre heures