Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/41

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cette époque, c’était en 1819, List, se plaçant à la tête de la Société allemande d’industrie et de commerce, était entré dans une nouvelle et glorieuse carrière. L’administration wurtembergeoise l’accusa, à cette occasion, d’avoir, étant au service du Wurtemberg, accepté sans sa permission un emploi à l’étranger ; pour en finir avec toutes ces chicanes et pour se vouer tout entier à sa grande mission nationale, List se décida à se démettre de sa chaire, ce qu’il fit par une lettre remarquable au roi de Wurtemberg. Six semaines après cette démission, Reutlingen, sa ville natale, le nomma son représentant ; comme il n’avait pas trente ans accomplis, ce choix fut annulé par l’administration.

Les détails que List lui-même a donnés dans la préface du Système national sur l’agitation qu’il dirigea pour l’abolition des douanes intérieures, me dispensent de m’arrêter sur cette période importante de sa vie. L’idée de l’association commerciale jaillissait de la situation même de l’Allemagne, elle était en quelque sorte dans l’atmosphère. List, en se chargeant de cette idée, lui et quelques industriels, à la première foire de Francfort-sur-le-Mein en 1819, en la poussant pendant deux années fécondes, non-seulement par sa plume, mais par des démarches actives auprès des hommes influents et des ministres de toutes les cours, auprès des monarques eux-mêmes, lui fit faire, au milieu de difficultés sans nombre, un chemin rapide, et lui assura l’avenir, un avenir prochain.

De retour dans son pays, la ville de Reutlingen, à la fin de 1820, lui confia de nouveau un mandat politique, et les portes des États du Wurtemberg s’ouvrirent devant lui le 6 décembre. Dès les premiers jours de sa vie parlementaire, plein de la pensée qu’il avait personnifiée en lui, il saisit l’assemblée d’une proposition tendant à l’abolition des barrières intérieures et à l’union commerciale des États allemands. Quelques jours après il demandait la création d’une commission ayant pour but de soulager le pays de l’excès de ses charges et d’aviser à une répartition équitable de l’impôt ; par une troisième proposition, enfin, il réclamait des cham-