Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/530

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répandu les connaissances techniques dans tout le pays. L’art du dessin y est même cultivé beaucoup plus qu’en Angleterre. L’accroissement considérable que la population présente, chaque année, ainsi que le nombre des bestiaux et surtout des moutons, témoigne de l’essor qu’y a pris l’agriculture (le docteur Bowring omet ici le fait capital de la hausse dans la valeur des propriétés et dans le prix des produits agricoles). Dans les districts manufacturiers le taux des salaires s’est accru de 30 pour cent ; le pays surabonde en chutes d’eau inemployées, les moins coûteuses de toutes les forces motrices. L’exploitation des mines y offre partout une activité qu’elle n’a jamais eue jusque-là. De 1832 à 1837[1], l’Allemagne a accompli des progrès signalés dans toutes les branches d’industrie protégées, et particulièrement dans les lainages et dans les cotonnades d’un usage général, dont l’importation d’Angleterre a complètement cessé. Néanmoins le docteur Bowring reconnaît, d’après des témoignages qui lui paraissent dignes de foi : « que le prix des tissus prussiens est sensiblement plus bas que celui des tissus anglais, que certaines couleurs, sans doute, n’égalent pas celles des meilleures teintureries anglaises, mais que d’autres sont irréprochables et aussi parfaites que possible ; que, pour le filage, le tissage et tous les procédés d’élaboration, l’Allemagne marche complètement de pair avec la Grande-Bretagne, qu’elle décèle seulement une infériorité marquée sous le rapport de l’apprêt, mais que les imperfections de son industrie disparaîtront avec le temps. »

On conçoit aisément que de pareils exposés finissent par décider le Parlement anglais à abolir une législation qui, jusqu’à présent, a opéré comme une protection à l’égard de l’Allemagne ; mais ce qui nous paraît souverainement incompréhensible, c’est qu’on ait pu espérer par ce rapport disposer l’Union allemande à abandonner un système auquel elle est redevable d’immenses progrès.

  1. J’ai supprimé ici toute une page de chiffres qui seraient aujourd’hui fort arriérés» (H. R.)