Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/67

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exercée sur la formation d’une association entre les souverains éclairés et magnanimes de Bavière et de Wurtemberg, et plus tard sur celle de l’Association douanière allemande.

    M. Ech et moi ne porte pas, à proprement parler, sur les faits, qu’elle tient à une différence totale dans notre manière de raisonner. M. Elch réclame le mérite d’avoir le premier émis l’idée de la liberté du commerce à l’intérieur et vis-à-vis de l’étranger. C’est une prétention que je n’ai pas et que je ne puis avoir, par la raison que, longtemps avant notre entrevue de Francfort, cette idée avait été émise par Gournay, Quesnay et Adam Smith, et que je n’ai jamais voulu la liberté pure et simple dans les rapports avec les autres nations, que j’ai demandé constamment, au contraire, un système de commerce intelligent et national. M. Elch se fait encore un titre d’honneur, d’avoir répandu, parmi les négociants qui se trouvaient à la foire de Francfort, une circulaire à l’effet de leur demander leur concours à une pétition à la Diète par lui projetée, et ayant pour objet la liberté du commerce. Je ne nie point ce fait ; mais tout le monde reconnaîtra qu’à supposer que M. Elch eût réalisé son projet de pétition, qu’il eût réuni en effet une multitude de signatures, qu’il eût été capable de composer une pétition de nature à attirer sur elle l’attention publique, il n’en serait absolument rien résulté. C’est ce que j’essayai de faire comprendre aux signataires de mon projet ; je leur dis : « Voici la pétition ; elle fera sensation, parce qu’elle est écrite d’un point de vue national et que les termes en sont pressants, mais elle n’aura pas plus de suite que cent autres pétitions à la Diète. Pour obtenir quelque résultat, nous devons rallier au but commun tous les fabricants et tous les négociants d’Allemagne, nous concilier les gouvernements et les fonctionnaires publics, envoyer des députations auprès des cours, des assemblées politiques et des congrès, recueillir et publier les faits qui parlent en notre faveur, nous assurer la plume d’écrivains de talents, nous emparer de l’opinion publique en faisant paraître un journal et des brochures, chaque année, enfin, nous réunir sur ce champs de foire, pour adresser toujours de nouvelles pétitions à la Diète. » M. Elch n’a rien fait de tout cela. Cependant, d’après la réclamation, je serais venu fortuitement à Francfort : enthousiasmé de l’idée sublime de M. Elch, j’aurais fortuitement encore obtenu l’honneur de la revêtir de paroles, et je n’aurais fait autre chose ensuite que d’accompagner M. Schnell dans les cours allemandes. Le sacrifice que j’ai fait à cette œuvre de ma place, de ma carrière, de mon repos, mes avances considérables pour faire face aux premiers frais, mon initiative jusqu’en 1821 dans tous les actes de la société, et la manière dont j’ai rempli ce rôle, tout cela, on le passe entièrement sous silence.  (Note de l’auteur.)
            — Depuis la publication de cette note de l’auteur, le négociant Elch a gardé le silence ; mais l’envie a essayé encore une fois d’enlever à List le mérite de ses efforts comme agent de la Société de commerce et d’industrie, en l’attribuant à un nommé Franz Miller, d’Immerstadt, mort depuis quelques années. Dans les numéros du Zollvereinsblatt des 24 février et 3 mars 1846, List a établi que ce Franz Miller, petit négociant failli, qu’il avait acueilli sur la recommandation de M. Elch et par des motifs d’humanité, n’a rempli