propres à la génération contemporaine, qui trouvent leur expression la plus pénétrante, la plus contagieuse si l’on ose dire, dans les accens du musicien ou du dramaturge, dans les visions du peintre et du sculpteur ! Or, l’aristocratie ne peut conserver cette direction qu’en devenant la vraie providence de la poésie et de l’art. Mais pour cela, il faudrait que le patriciat n’abandonne pas au hasard du gortt de chacun, la protection qu’il doit à l’artiste et au poète ! Il faudrait qu’il ait dans son sein des hommes qui sachent, non moins bien que l’histoire de leur pays, de leur famille, de certaines sciences, l’histoire des beaux-arts ; celle de leurs grandes époques, de leurs grands styles, de leurs transformations dernières, des vraies causes et des vrais effets de leurs rivalités et de leurs luttes contemporaines, afin que le grand-seigneur ne fasse point une demie douzaine de fautes d’orthographe artistique, ne laisse point échapper une douzaine de réllexions d’une ignorance naïve, privées de syntaxe et parfois de grammaire, dans la moindre de ses conversations quelque peu suivie avec un artiste ou un poète ; danger auquel il n’échappe d’ordinaire, qu’en se retranchant derrière une insignifiance qui agace encore plus l’artiste et irrite le poète.
Il faudrait aussi qu’une tradition sacrée commande au patriciat de dédaigner ces menues manifestations de l’art à bon-marché, qui sous forme de chansons banales, de pianotement facile, de photographies coloriées, de mauvaise peinture, d’infâme sculpture, de hochets peints,