Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/220

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avec ceux, de personne, la société des femmes lui était souvent plus commode en ce qu’elle obligeait à moins de rapports subséquens. Ayant toujours conservé une exquise pureté intérieure que les orages de la vie ont peu troublé, jamais souillé, car ils n’ébranlèrent jamais en lui le goût du bien, l’inclination vers l’honnête, le respect de la vertu, la foi en la sainteté, Chopin ne perdit jamais cette naiveté juvénile qui permet de se trouver agréablement dans un cercle dont la vertu, l’honnêteté, la respectabilité, font les principaux frais et le plus grand charme. Il aimait les causeries sans portée des gens qu’il estimait ; il se complaisait aux plaisirs enfantins des jeunes-personnes. Il passait volontiers des soirées entières à jouer au ColinMaillard avec de jeunes-filles, à leur conter des historiettes amusantes ou cocasses, à les faire rire de ces rires fous de la jeunesse qui font encore plus plaisir à entendre que le chant de la fauvette.

Tout cela réuni faisait que Chopin, si intimement lié avec quelques unes des personnalités les plus marquantes du mouvement artistique et littéraire d’alors que leurs existences semblaient n’en faire qu’une, resta néanmoins un étranger au milieu d’elles. Son individualité ne se fondit avec aucune autre. Personne d’entre les parisiens n’était à même de comprendre cette réunion, accomplie dans les plus hautes régions de l’être, entre les aspirations du génie et la pureté des désirs. Encore moins-pouvait on sentir le charme de