Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/235

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des médaillons en deuil ou des profils de camées, quelque gouache aux tons fortement repousses, tout près d’une pale et suave esquisse à la mine de plomb. Cette galerie de beautés si variées finissait par être toujours présente devant son esprit, par rendre toujours plus invincibles ses répugnances pour cette liberté d’allure, cette brutale royauté du caprice, cet acharnement à vider la coupe de la fantaisie jusqu’à la lie, cette fougueuse poursuite de tous les chocs et de toutes les disparates de la vie, qui se rencontrent dans le cercle étrange et constamment mobile qu’on a surnommé la Bohême de Paris. En parlant de cette période de sa vie passée dans la haute société de Varsovie, si brillante alors, nous nous plaisons à citer quelques lignes, qui peuvent plus justement être appliquées à Chopin que d’autres pages où l’on a cru apercevoir sa ressemblance, mais où nous ne saurions la retrouver, si non dans cette proportion faussée que prendrait une silhouette dessinée sur un tissu élastique, qu’on aurait biaisé par deux mouvemens contraires. « Doux, sensible, exquis en toutes choses, il avait à « quinze ans toutes les grâces de l’adolescence réunies « à la gravité de l’age mûr. Il resta délicat de corps « comme d’esprit. Mais cette absence de développement « musculaire lui valut de conserver une beauté, une « physionomie exceptionelle, qui n’avait, pour ainsi dire, uni age, ni sexe. Ce n’était point l’air mâle et hardi