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Page:Liszt - Le Tannhaeuser, paru dans le Journal des débats, 18 mai 1849.djvu/9

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dans l’imagination populaire avec la Vénus hellénique, et finit par représenter l’entraînement de la volupté et l’attrait des plaisirs sensuels. Le personnage mythique, qu’on appela Dame Vénus, fut supposé avoir des demeures cachées dans l’intérieur des montagnes. Une des principales se trouvait, disait-on, dans le Horselberg, avoisinant le château de Vartbourg. Là, elle tenait cour plénière dans un palais féérique, entourée de ses nymphes, de ses naïades, de ses sirènes dont les chants étaient entendus au loin par les malheureux en proie à des désirs impurs, et qui alors, conduits par ces voix fatales, arrivaient, à travers des chemins mystérieux, à cette grotte où l’enfer se déguisait sous des charmes décevans, pour entraîner dans l’éternité de la perdition les âmes livrées à ces séductions damnables.

Réunissant et reliant des faits épars dans diverses chroniques, l’auteur en a tissé un épisode plein d’élémens poétiques, fantastiques et dramatiques.

Tannhaeuser, chevalier et poète, avait, à l’un de ces combats où l’on se disputait la palme de l’art, remporté une brillante victoire, et la princesse Élisabeth de Thuringe aima celui pour lequel l’admiration ne