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du genre d’instrumentation de cet auteur. Nous ne pouvons qu’en indiquer certains traits significatifs comme, la division très-marquée qu’il fait de l’orchestre en trois groupes différens : celui des instrumens à cordes, des instrumens à vent, et des cuivres. Au lieu de les réunir ou de les partager selon des exigences conventionnelles ou arbitraires, il les réunit ou les partage par corps, appropriant soigneusement le caractère des timbres à celui des situations et des personnages de son drame. Cette distribution est une des innovations les plus saillantes dans sa manière d’écrire, une de celles qui se font d’abord remarquer. En voyant la persistance de cette répartition, l’on n’est nullement surpris d’apprendre dans une autobiographie de Wagner, publiée il y a quelques années par un journal allemand, que la première Ouverture qu’il fit exécuter à Leipzig, fût écrite par lui, pour en faciliter l’intelligence aux musiciens qui eussent voulu approfondir sa partition, en trois encres différentes : l’encre noire étant réservée aux instrumens à corde, l’encre rouge aux instrumens à vent, et la verte aux cuivres. La poursuite de ce parallélisme de sonorité, a dû nécessairement conduire Wagner à fondre dans son orchestration, des instrumens qui en général avaient été employés individuellement, et à lier entre eux presqu’indivisiblement quelques autres. En conséquence il emploie d’habitude trois flûtes, trois haut-