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elles échappent à un simple résumé. Ces inflexions si délicates du sentiment sont-elles du domaine du drame ? C’est ce que nous nous abstenons de décider. Qui n’admirerait les ravissantes délicatesses des fleurs de van Huysum ou des feuillages de Berghem oùconque ils seraient placés ? S’il faut quelque peine pour s’en rapprocher suffisamment, et pouvoir les contempler dans tout leur jour, qui se refuserait à la prendre, de ceux qui aiment à chercher et à trouver le beau ?

On ne peut s’empêcher d’observer combien le fantastique de la fable de cet opéra, est favorable à sa mise en scène. On la dirait inventée pour le théâtre. Sans exiger les prodiges du machiniste, des changemens de décors si nombreux que les yeux finissent par être plus occupés que les oreilles, elle se prête cependant à beaucoup d’effets d’optique. L’intérieur de la grotte de Vénus, le paysage printannier et matinal qui lui succède, la scène de nuit dans ce même site où l’on distingue à peine le groupe de Wolfram écoutant éperdu le récit que lui fait Tannhäuser à moitié égaré, l’apparition courte et subite de la caverne enchantée dans les flancs de la montagne qui se déchire, peuvent donner lieu à de beaux tableaux, de même que l’architecture de la salle encore existante à la Wartbourg. On aura déjà remarqué le contraste neuf et tranché, que produit