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est non-seulement d’une grande beauté et d’une rare perfection, mais son mouvement est plein d’une fermeté et d’une énergie, qui, s’harmoniant avec le reste de la pose, imprime à l’ensemble de l’attitude, la dignité qui devait caractériser l’apôtre de l’Humanité, celui qui lui voua un culte si sincère et si fervent. Dans l’inclinaison de la tête, dans les plis du visage, dans ce que disent les yeux, on reconnaît de suite cette sensibilité si aisément émue, si constamment attendrie, qui dicta à Herder une si patiente recherche des différentes expressions que prend la sensibilité naturelle, dans le bégaiement de la poésie populaire des nations les plus diverses. M. Schaller a su habilement reproduire dans l’impression que donne sa belle statue, celle que devait laisser à ses auditeurs, et que réveille encore dans l’âme de ses lecteurs le poëte philosophe, à qui nous devons de grandes pensées bien réellement venues du cœur, qui influèrent puissamment et généreusement sur la direction des esprits en Alle-

    Sur un obélisque à trois faces, on voit d’un côté un papillon, emblème de l’Immortalité au-dessus du nom de Christine Brentanno qui avait été son amie intime ; de l’autre deux mains unies, et le nom de sa femme ; sur le troisième, une lyre audessus du sien propre. L’obélisque est entouré de cette inscription, comme d’une ceinture : L’amour et l’amitié réunis dans la mort. Les trois cercueils de ces personnes, sont effectivement rassemblés dans cet endroit. Wieland, en mourant, avait destiné une petite somme pour être toujours capitalisée, jusqu’à ce qu’elle suffît à payer une grille de fer qui devait entourer ce lieu. Elle a été posée plus de trente ans après sa mort !..