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« Elles furent à nous, ces étoiles dont la lueur rayonna sur la terre entière ! C’est ici que furent réunies ces glorieuses apparitions, avant que la mort eût séparé leurs mémoires. Que la Souabe et la Franconie honorent maintenant avec une tardive reconnaissance leurs héros morts ! Nous les avons possédés vivans, et les avons toujours retenus au milieu de nous, pour ne les jamais » oublier !

« Et voyez maintenant ! Celui que la mort nous enleva d’abord, il vient de renaître dans un immortel airain. Celui qui nous quitta le premier, nous revient le premier aussi ! Oh, puisse revenir avec lui l’âge d’or des ménéstrels et des Poètes ! l’âge d’une Humanité heureuse qu’il comprit si bien, et appela de tant de vœux !

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« Continue, ô Weimar, ta noble mission ! sois encore l’antique sanctuaire de la Poésie et des arts !..... alors tu redeviendras ce que tu étais jadis ! Ce que tu fus aux temps de Gœthe, tu peux l’être derechef dans nos temps non moins agités : l’asyle du proscrit, le temple de l’initié, le port et le salut dans les tempêtes du sort. L’Allemagne te bénira comme son Alma mater ; et l’on viendra sur ton seuil comme sur un sol sacré, inviolable