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détruit, si elle veut enfin qu’il reste auprès d’elle, elle ne doit jamais connaître, ni désirer savoir, ni demander, de quel pays il arrivait, quel était son nom et la nature de son être. » Qu’il semble aisé à Elsa de le jurer, et avec quel empressement elle réitère ce serment, lorsque le chevalier en répète une seconde fois la formule, avec une impérieuse austérité !

Cette défense est chantée sur une phrase qui doit naturellement être une de plus importantes de l’opéra entier[1], puisque tout l’intérêt dramatique est concentré sur le mystère que cache ce commandement. Elle est de huit mesures adagio, extrêmement saisissante et très-aisément reconnaissable, même alors que le premier membre composé de deux mesures est seulement reproduit.

Après quElsa a répété son serment avec la tendre confiance d’une humble enfant eu un puissant défenseur, Lohengrin la rélève, et, par un geste plein de joie, comme si elle venait de sortir triomphante d’une épreuve, il la serre dans ses bras en lui disant : « Je t’aime, Elsa !… » Cette parole si pleine d’amour, et comme d’admiration et de reconnaissance cachées, et cependant si excessivement simple,

  1. Voyez Supplément No. 5.