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en plus grand nombre ; les pages, les serviteurs entrent et sortent du palais ; le mouvement circule de plus en plus. À l’heure où tout le monde est sur pied, le hérault de l’empereur paraît, et la phrase des trompettes du matin uniquement modulée durant cet intervalle, débouche pompeusement sur la phrase d’entrée des trompettes du roi. Le hérault, vêtu de ce costume bizarre dont le moyen âge le revêtissait, apprend au peuple le décret de bannissement du comte de Telramund, et le mariage d’Elsa ; en outre il dit « que le chevalier qui l’épouse ne veut point s’intituler Duc, mais simplement Protecteur du Brabant, et qu’il va se mettre à la tête des seigneurs du pays pour rejoindre l’armée impériale, et combattre les Hongrois » — Le chœur répond en criant : « Vive l’envoyé de Dieu ! le Protecteur du Brabant ! » sur un fragment de la mélodie guerrière propre au Lohengrin. Frédéric traverse à cet instant la place. Des amis qui lui sont restés fidèles le dérobent aux regards du peuple, et le font entrer furtivement dans la cathédrale. Bientôt des valets et des pages viennent faire place dans la foule au cortège d’Elsa, qui se rend à la même église pour y être unie à Lohengrin.

Tout ce long intermède qui dure depuis l’entrée d’Ortrude dans le palais d’Elsa, jusqu’à l’apparition du cortége nuptial, étant destiné à reposer les