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jamais de la présence de sa fiancée la perverse païenne, il semble lui montrer que sa prescience pénètre ses vils projets, car la phrase qui a accompagné son terrible duo avec Frédéric, revient à cette parole du chevalier. H prend après cela la main de la Princesse, et s’avance avec elle vers l’édifice où ils doivent être unis.

Tout d’un coup les portes s’ouvrent brusquement, Frédéric s’élance du haut des gradins en accusant son vainqueur d’avoir triomphé aux moyens d’un sortilége, et s’adresse au peuple pour qu’il l’empêche d’entrer dans la maison du Seigneur, « car il a profané, dit-il, par une ruse impie, le jugement de Dieu ! » Les quatre mesures qui ont servi de thème au canon du duel, reviennent à ce mot. Frédéric demande « que son adversaire découvre qui il est ? d’où l’a amené ce cygne étrange ? » Lohengrin réplique : « Que lui, le banni, n’a aucun droit d’exiger qu’il lui réponde ; qu’Elsa seule, peut l’obliger à l’instruire de ce mystère !... » Il se tourne vers elle, et la voyant interdite, il lui parle avec tendresse, mais le motif sur lequel sa défense a été prononcée apparaît, comme un sérieux avertissement. À cette phrase, s’attache la mélodie d’Ortrude, dans un morceau d’ensemble où palpitent douloureusement la perplexité et l’angoisse qui agitent tous les personnages, et que dominent