Page:Littré - Dictionnaire, 1873, T1, A-B.djvu/70

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sait bien que Célie A causé des désirs à Léandre et Lélie, l'Étourdi, V, 3. Comme si j'étais femme à violer la foi que j'ai donnée à mon mari et m'éloigner jamais de la vertu, ID. G. Dand. II, 10. Exceptions : Parmi tous les romans de l'antiquité, je donne la préférence à Théagène et Chariclée, parce que ces deux mots Théagène et Chariclée, étant le titre d'un ouvrage, ne font qu'une expression unique. Par la même raison on dira, il aime à aller et venir, parce qu'aller et venir forment une locution. On pourra semblablement supprimer à quand deux verbes placés l'un à côté de l'autre ressembleront à une locution ; ce qui est délicat à apprécier. On pourra encore supprimer à, du moins en poésie, quand la phrase est longue, comme ici : Pour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût à juger sans étude et raisonner de tout, à faire aux nouveautés, dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs d'un théâtre, Y décider en chef et faire du fracas à tous les bons endroits qui méritent des ah ! MOL. Misanth. III, 1. Supprimer à n'est point une faute contre la logique ou la grammaire ; c'est seulement une faute contre un usage qui, dans le fait, est favorable à la clarté. C'est avec cette remarque que l'on appréciera les phrases suivantes de bons auteurs : Moïse qui m'a dit que j'étais fait à l'image et ressemblance de Dieu, BOSSUET Connaiss. de D. IV, 8. La disposition qu'a le corps, dans les passions, à s'avancer ou se reculer, ID. ib. IV, 3. Il ne songe plus qu'à vivre et avoir de la santé, LA BRUY. 8. Une animosité qui commençait à aigrir et troubler votre coeur, MASS. Profes. relig. Serm. 4. || 8. À se répète avec l'un et l'autre. Cela convient à l'un et à l'autre, et non à l'un et l'autre. Cependant, en poésie, la règle ne s'observe pas. À l'une ou l'autre enfin votre âme à l'abandon Ne lui pourra jamais refuser ce pardon, CORN. Perth. IV, 1. || 9. Locut. vic. Le fils à Guillaume. Loc. corr. Le fils de Guillaume. Le rapport d'origine n'est plus marqué par la prép. À. Ne dites pas non plus, la maison à mon père. Loc. vic. Je suis l'aîné à mon frère qui est à Paris. Loc. corr. Je suis l'aîné de mon frère qui est à Paris. Loc. vic. Je suis cousin à votre apothicaire. Loc. corr. Je suis cousin de votre apothicaire. Loc. vic. Sept ôtés de dix, reste à trois. Loc. corr. Sept ôtés de dix, reste trois ; comme s'il y avait, il reste trois. Loc. vic. Il demeure à la grande rue. Avez-vous votre mouchoir à la poche ? Loc. corr. Il demeure dans la grande rue. Avez-vous votre mouchoir dans votre poche ?

hist. IXe Se. Et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, Serment.

— Xe s. Chi [qui] rex eret à cels dis sovre pagiens, Eulalie. Ad une spede [épée] li roverent tolir le chief, ib. Jonas propheta habebat mult laboret e mult penet à cel populum, Fragm. de Valenc. p. 468. Dunc si rogavit Deus ad un verme que percussist cel edre [lierre], ib. p. 468.

— XIe s. Car fut l'espée à moult noble vassal, Ch. de Roland, LXXXVI. Trahi vous a, qui à garder vous ot, ib. XCI. Or je sai bien, n'avons gueres à vivre, ib. CXLI. Sire, à pied estes, et je sui à cheval, ib. CLVII. Conseillez moi à dreit et à honur, ib. CLXXIV. Puis il s'escrie à sa voiz grant et haute : Baron franceis as chevals et as armes ! ib. CCXII. Seigneur baron, à Charlemagne irez, ib. V. Sa coustume est qu'il parole à loisir, ib. X. Que nous seions conduit à mendier, ib. III. Quand [il] le dut prendre, si lui cheït [tomba] à terre, ib. XXV. Tant vous [mon épée] [je] aurai en court à rei portée, ib. XXXIII, En France ad Ais s'en doit ben repairer [aller], ib. III.

— XIIe s. La nuvele vint al rei Salomun que Adonias fud al tabernacle, Rois, p. 26. David parla à nostre Seigneur al jur qu'il l'out delivred de tuz ses enemis, ib. p. 205. E sis peres le fist al ostel porter, ib. p. 317. Entrer vuel [je veux] en sa terre à [avec] mon barnage fier, Sax. 6. Qui donc veïst le duc sor un cheval gascon, Poindre parmi les rues, à sa main un baston..., ib. 8. Quant li dux fu ocis à duel et à tourment, ib. 12.... il ot fait asembler Touz les princes qu'il pot à sa terre trover, ib. 13. Et si escrie : Or à eux [allons sur eux], chevalier, Ronc. p. 57. À ces paroles [ils] font les grailles [trompettes] sonner, ib. p. 57. Au duel [deuil] qu'il ot, li cuens [comte] cheït pasmé, ib. p. 93. À icest mot l'a Roland coneü, ib. p. 93. Vous fustes fils au bon comte Reynier, ib. p. 99. À voiz escrie : Car chevauchez, baron, ib. p. 71. Freins à or, ib. p. 5. À toute vostre vie, ib. p. 11. À honte et à vilté, ib. p. 16. À une lieue erent [étaient] jà li glouton, ib. p. 47. À [avec] mil franzois [il] s'est de Rolant partis, ib. p. 57. Vers le palais qui fut


au roi Gibon, ib. p. 120. Garez en vous, gentils fils à baron, ib. p. 140. Si estes suer [soeur] al marquis Olivier, ib. p. 161. [Il] mit jambe à terre du bon destrier corant, ib. p. 152. Las ! quel amour à duel est departie ! ib. p. 163. À Marsile en alai, ad enviz ou de gré, ib. p. 199. À ces paroles li saint anges descent, ib. p. 173. Ne m'i laissez mourir à tel tourment, Couci, XI. Car vostre [je] sui, et serai à tous dis [jours], ib. XVII. Et nule riens [chose] n'est tant à mon desir, ib. XIX. Ou cil qui aime du cuer à son pooir, ib. XX. À la douçor du tens qui raverdoie, Chantent oisel et florissent verger, ib. XXI. Mais il convient qu'à sa volenté [je] soie, ib. XXI. Que me partir [je] n'en pourroie à nul jor, ib. XVII. Tuit [tout] mi penser sont à ma dame amie, ib. II. Vous pouvez bien savoir par ma chanson Et à mes diz, que je n'aim se vous non, ib. II. Tant s'est amors afermée En mon cuer à long sejor, ib. I. Or à mari autre que vous n'aurai, Romancero, p. 72.

— XIIIe s. Là trouverent il le comte Looys à moult plenté de bone gent et de moult bone chevalerie, VILLEH. XXXII. Il s'agenoilla tout plorant et leur jura sur sains que il à bonne foi tenroit les convenances [conventions], ib. XIX. Quar à si grant chose convient moult à penser, ib. XIII. Et sachez qu'il n'avoient viandes entre aus [eux] tous à plus de trois semaines, ib. LXXIV. Et les gens du païs vindrent à merci au fil de l'empereur de Constantinople, et tant lui donnerent que paix firent à lui, ib. LX. Adonc issi li empereres Alexis par une autre porte, à [avec] toute sa force, ib. LXX. Au roy [ils] aporterent divers joiaus à present, JOINV. 279. Je te donrai victoire de desconfire l'empereur de Perse, qui se combatra à toi à tout [avec] trois cent mille hommes, ID. 264. À un coup je ferai la teste trebucher, Berte, XIX. À ses mains [elle] avoit trait [tiré] un petit [peu] de fougere, ib. XL. Me gardez que [je] ne soie prise à [par] beste cuiverte [malfaisante], ib. XXXVI. À l'issue d'avril, un temps dous et joli, ib. I. Car nuls ne vient à vie, ne conviene [qui ne doive] finer [finir], ib. III. À Pepin [ils] orent guerre qu'avez ouï conter, ib. III. Car il ne plot à Dieu, qui tout a à garder, ib. III. À tous se fit aimer Berte, tant vous en di, ib. LXIX. Que jamais ne dirai que soie fille à roi, ib. XLIII. Mais de lui vous lairons ore à parler ici, ib. LIX. Les dismes furent establies et donées anciennement à sainte eglise soustenir, BEAUMANOIR XI, 39.

— XIVe s. Mais à ce que je voy.... N'estes pas asseür [en sûreté], du Guesclin, 8455. Et à ceux qui sont en eage moyen, amis leur sont necessaires à leurs bonnes actions acomplir, ORESME, Éth. 229. À ce que dit est s'acorde ce que disoit un philosophe appellé Eudoxus, ID. ib. 28.

— XVe s. Le duc de Bourgogne y [à Aire] establit à demeure le vicomte de Meaux, FROISS. II, II, 1. Le roi de France, qui tint à bonne et belle ceste chevauchée..., ID. II, II, 1. Edouard II, qui fut pere au gentil roi Edouard, ID. I, I, 2. Quand ils eurent bien considéré toutes leurs besognes et la dure guerre qu'ils avoient aux Anglois, ID. I, I, 75. Messire Thomas avoit escrit aux seigneurs qu'ils ne vinssent à Bordeaux à [avec] toute leur puissance, ID. II, II, 4. Il leur avoit donné à capitaine un moult gentil prince, ID. I, I, 34. Les Hainuyers se logerent assez près de la ville et considererent au quel lez [côté] elle estoit plus prenable, ID. I, I, 102. Ils furent moult esbahis : neanmoins ils se mirent à defense, ID. I, I, 110. Il l'appela et dit : Sire de Maubuisson, parlez à moi, ID. I, I, 119. Ils sentoient le comte de Foix à trop cruel.... Mieux leur valoit à estre ses prisonniers que là mourir honteusement par famine, ID. II, III, 7. Une treve fut accordée à durer quatre mois tant seulement, ID. I, I, 159. Volontiers il eust attendu à bataille le roi d'Angleterre, ID. I, I, 164. Là il monta en mer, et cinglerent tant au vent et aux estoiles qu'ils arriverent au havre de Bayonne, ID. I, I, 216. Et il atourneroit tel le pays que, à quarante ans après, il ne seroit pas recouvré, ID. I, I, 202. Monseigneur mon frere et madame la comtesse de Hainaut vous recevront à grand joie, ID. I, I, 14. Et souvent y avoit des chevauchées, des rencontres et des faits d'armes des uns aux autres, ID. I, I, 113. Et fit dire à sa soeur qu'elle vuidast tost et hastivement son royaume, ou il l'en feroit vuider à honte, ID. I, I, 11. Le roi Philippe de France, qui avoit grands alliances au roi d'Escosse, ID. I, I, 304. À saillir un fossé, le coursier trebucha et rompit à son maistre le col, ID. I, I, 325. Et à ce temps là, les Escots [Écossais] aimoient et prisoient assez peu les Anglois, et encore font ils à present, ID. I, I, 34. Les Escots n'ont que faire de chaudieres ne de chau-


drons, car ils cuisent bien leur chair au cuir des bestes memes, quand ils les ont escorchées, ID. I, I, 34. C'est à vous à qui je boy, BASSELIN, XX. Par la croix où Dieu s'estendy, C'est à vous à qui je vendy Six aunes de drap, Me P. Patelin. Cherchant rompre le dit voyage à leur pouvoir [autant qu'ils pouvaient], COMM. V, 17. Il pourroit sembler au lecteur que je disse ces choses pour quelque haine particuliere que j'aurois à eux, ID. VII, 11. Il preschoit que l'estat de l'Eglise seroit reformé à l'espée ID. VIII, 2. Ceste povre et jeune princesse, car ainsi se povoit elle bien appeller, non point seulement pour la perte qui.... mais à se trouver entre les mains des persecuteurs de sa maison, ID. V, 17. Et n'estoient point les trous entre les barreaux plus grans que à y bouter ung bras à son aise, ID. IV, 9. À peu de defense fut desconfit le dit duc et mis en fuite, ID. V, 3. La quelle chose lui fut à très grant prejudice et desplaisir, ID. V, 7. Et aux paroles d'hommes insensés il delibera d'attendre la fortune, ID. V, 8. La joie fut très grande au roi de se veoir au dessus de tous ceux qu'il hayoit [haïssait], ID. V, 12. À ceste cause tindrent conseil les dits Pisans, ID. VII, 7. Au temps que le roi Henri regnoit, ID. I, 2. Ce povre rey de Portugal, qui estoit très bon et juste, mist à son imagination qu'il yroit devers le duc de Bourgogne, ID. V, 17. À toute diligence, ID. I, 3. Il se mettoit à chemin, ID. I, 3. Il avoit esté dit que l'on se reposeroit deux fois au chemin pour donner haleine aux gens de pied, ID. I, 3. Les autres ont trop d'amour à leurs biens, à leurs femmes et à leurs enfants, ID. IV, 11. Il avoit eu à espouse et à femme la soeur du dit roi Ferrand, ID. VII, 11. Ceulx qui sont aux grans auctoritez vers les princes doivent beaucoup craindre.... ID. III, 11. Les langages dont ils devront user à ceux qui les enquerront, ID. I, 9. Il estoit né et marié au dit pays de Guyenne, ID. II, 15. À ceste fois, ID. III, 7.

— XVIe s. À ce qui me peut souvenir, Fut un bruit comme l'empereur Devoit vers Pesquiere venir, J. MAROT, V, 164.... en leur faisant à cognoistre et sentir que.... ID. V, 298. J'attends à ce soir M. de Villars et ma niece, MARGUER. lett. XCVII. Pensant vous voir à ces pasques, ai attendu à vous escrire, ID. lett. CVII. Le comte de Carman, à ce que j'ai entendu, vous mene une bande de bons hommes et bien esperimentés, ID. lett. CXIV. Le roy de Navarre, lequel je pense estre à chemin.... ID. lett. CXXIII. Si est-ce qu'il se resolut d'en avoir raison, à peril que ce fust, ID. Nouv. 44. Elles estoient belles à l'oeil et delitieuses on goust, RAB. Pant. II, 1. À les veoir, eussiez dit que c'estoient..... ID. ib. II, 1. Donnez dessus à [avec] vostre mast, ID. ib. II, 29. Puis à tout son baston de croix, guaigna.... ID. Garg. I, 27. Toutes les langues ont esté formées d'un mesme jugement à une mesme fin, DU BELLAY, I, p. 3, verso. Je laisserai cest argument choisir Aux plus savants et aux plus de loisir, ID. VII, p. 29, verso. Afin qu'à son retour le malheureux se voye Manger aux avocats, ID. VIII, p. 50, verso. Il n'y a jour auquel les personnes soient si tristes qu'à celui-là, AMYOT, Numa, 18. Il fut si effrayé qu'il se partit à la plus grande diligence qui luy fut possible, ID. Thém. 32. Subjuguant toutes les nations qui par avant ne recognoissoient point les Romains à seigneurs, ID. Cés. 14. Il se teint sans rien entreprendre dedans sa maison, comme personne qui se deliberoit de vivre à soy petitement, sans plus s'entremettre d'affaires quelconques, ID. Gracq. 32 Ilz ne pensoient à autre chose qu'à prendre les plus precieux meubles qu'ilz eussent pour s'enfouir à touz es deserts de la Scythie, ID. Crass. 40. Il ne fut pas si tost retourné à Sparte que Aratus lui prit à son dos la ville de Caphyes, ID. Agés. et Cléom. 28. C'est à Dieu, auquel il faut avoir tout son recours, LANOUE, 30. À ceux qui cheminent encore par les sentiers des doctrines estranges, ils leur donnent des noms ignominieux, ID. 71. Il suffit donc, à ce que [pour que] quelqu'un soit nostre prochain, qu'il soit homme, ID. 72. À ceux qui plus sont despourvus des facultés de nature, c'est à ceux-là auxquels il faut plus adjouster d'art, ID. 112. J'ai assez dit : c'est à vous à penser, ID. 156. Les hommes brûlés à centaines dedans les granges, D'AUBIGNÉ, Hist I, 66. À cachettes, MONTAIGNE, I, 4. Blecé à mort, ID. I, 16. Un homme à qui chascun avoit veu bien faire en la meslée, ID. I, 8. À jamais, ID. I, 270. À celui qui en estoit requis, c'estoit titre de gaing, ID. I, 15. Au hasard du combat, ID. ib. Un tabourin à porter à la guerre, ID. I, 15. Reverence à la religion, ID. I, 17. Les choses mortes ont encore des relations occultes à la vie, ID. I, 20. À belles dents, ID. I, 21. À pleine bouche, ID. I, 24.