Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/227

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bien ; mais l’autre dist que l’enffant ne fust pas occis, et qu’elle vouloit bien qu’elle l’eust tout quitte. Adonc le roy juga que l’enffant feust baillé à celle qui ne vouloit pas que l’enffant fust occis, et que le cuer et la chair d’elle en avoit pitié, et que l’autre, qui vouloit qu’il fust departy, n’y avoit riens. Et ainsi fust la trayson de la mauvaise femme esprouvée. Et pour ce a grant peril de couchier petit enffant delès soy, car bien souvent ilz estaingnent ; sy y chiet grant peril.




Cy parle de rappine
Chappitre LXXXIXe


Un autre exemple feust de la femme au roy Jeroboam. Ils avoient un enffant malade. Sy envoya le roy la royne à un saint homme prophète lui prier que il empetrast guérison à leur enffant. Si se deguisa la royne et vint au saint homme, qui point ne veoit. Mais, par la grace du Saint-Esprit, le saint prophète lui escria à haulte voix : « Royne, femme Jeroboam, vostre filz mourra anuit de bonne mort, maiz tous voz autres enffans mourront de male mort, sans sépulture, tout par le pechié de leur père, qui est tyrant sur son menu pueple, et de male conscience et luxurieux. » Si s’en retourna la royne et trouva son filz mort. Si dist le fait à son seigneur. Mais pour ce ne s’en voult-il amender, et pour ce perirent tous ses enffans. Et