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et particulièrement ausssi pour ses chroniqueurs. Ce fut pour ces raisons que j’ai entrepris, avec la permission de mes supérieurs, de corriger et de compiler ce livre, et d’y réunir, par extraits des autres livres, tout ce qui lui manquait en fait d’histoire et d’autre science, aussi bien que nous avons pu, eu égard à l’espace de temps que nous avions pour le rédiger.

Les chroniqueurs qui s’étaient réunis à nous, dans ce dessein et pour corriger le livre, étaient Féarféasa O’Mulconry, du comté de Roscommon, Cucoigry O’Cléry, de Bally Cléry, dans le comté de Donégall, Cucoigry O’Duigennan de Bally-Coilltifogair, dans le Comté de Leitrim et Giollapatrick O’Luinin, d’Ard Ui Luinin, dans le comté de Fermanag.

Vous devez apprendre, comme de juste, qu’il y eut des anciens écrivains des temps éloignés ; que des aïeux du vieil âge commémorèrent les événements et conservèrent l’histoire d’Irlande dans les chroniques et livres, successivement depuis l’époque du déluge jusqu’au temps de saint Patrice, lequel vint dans la quatrième année du règne de Laégairé Mac Neill, monarque d’Irlande, pour semer la religion et la dévotion dans l’Île, quand il bénit l’Irlande, les hommes et les enfants, les femmes et les filles et qu’il bâtit de nombreuses églises et villes dans l’étendue du pays.

Saint Patrice, après ces faits, appela à lui les plus illustres auteurs d’Irlande à cette époque pour conserver les chroniques, synchronismes et généalogies de chaque colonie qui prit possession d’Irlande jusqu’à ce temps. Ceux qu’il appela, alors, furent Ros, Dustac, le fils d’O’Lugair, Fergus, etc. Ils furent les colonnes de soutien de l’histoire irlandaise, à l’époque de saint Patrice.

Saint Colum Cillé, saint Finnen de Cluan Jorard, saint Congall, Béannchuir et les autres saints d’Irlande engagèrent les auteurs de leur temps à perpétuer et augmenter l’histoire et les synchronismes existants de leurs jours. Il fut fait selon leur requête. Les auteurs de l’époque de ces saints, d’après ce qu’il apparaît dans la dernière partie du poème d’Eocad O Flinn, furent : Fiontan, le fils de Bocnœ, Tuan, le fils de Cairell, fils de Muiredac Muinderg, du Dal Fiatac ; et Dallan Forgail, l’illustre auteur et saint.

Les histoires et synchronismes d’Irlande furent écrits et examinés en la présence de ces illustres saints, comme c’est constaté par les grands livres qui furent nommés d’après les saints eux-mêmes et d’après leurs grandes églises ; car il n’y eut pas d’illustre église en Irlande qui ne possédât un grand livre d’histoire nommé d’après elle, ou d’après le saint qui la patronait. Il serait facile, d’ailleurs, de connaître d’après les livres écrits par les saints et d’après les cantiques de