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louange composés par eux en gaélique, qu’eux-mêmes étaient les centres du vrai savoir, et que leurs églises étaient les archives et les dépôts des manuscrits des auteurs irlandais, dans l’ancien temps.

Affreux malheur ! Court fut le temps jusqu’au jour où la dispersion et la ruine atteignirent les églises des saints, leurs reliques et leurs livres, car dans ce pays, maintenant, on n’en peut trouver qu’un petit nombre de reste qui n’ait pas été emporté dans les contrées les plus éloignées et chez les nations étrangères, emporté si loin que leur sort n’est plus connu depuis ce temps-là.

Les Livres d’Invasions qui étaient devant nous quand nous rédigions ces conquêtes de l’Irlande étaient le Livre de Bally Mulconry que Maurice, le fils de Paidin O’Mulconry, transcrivit du Leabar-Na-Uidre, lequel fut écrit à Cluainmicnois au temps de saint Ciaran, le livre de Bally Cléry, écrit au temps de Melséaclain le Grand, fils de Domnall, le Livre d’O’Duigenann, de Séancua, en Tirérill, lequel ouvrage est nommé Livre de Glen-da-loca, et le Livre d’O’Congall, en même temps que d’autres Livres d’Invasions et d’histoire en plus de ceux-là.

Le sommaire des matières traitées dans le suivant ouvrage est la conquête de l’Irlande par Céasair, la conquête par Partolan, la conquête par Némid, la conquête par les Fir-Bolgs, la conquête par les Tuata dé Danan, la conquête par les fils de Miléad, et la suite de leurs règnes jusqu’au roi Malséaclain ou Malachy le Grand.

Nous n’avons pas voulu parler du premier ordre du Créateur, des choses créées, des cieux, des anges, du temps et de la grande masse incréée avec laquelle la Divine volonté seule, dans le travail des six jours, forma les quatre éléments et tous les animaux habitant la terre, l’eau et l’air, parce que c’est aux théologiens qu’il appartient de traiter de ces choses et parce que nous ne jugeons aucune d’elles nécessaire à notre ouvrage, avec l’aide de Dieu. C’est par les hommes et le temps seulement, que nous jugeons convenable de commencer notre livre, c’est-à-dire, depuis la création du premier homme, Adam, dont nous suivons les descendants, nos ancêtres, en leur ligne directe, de génération en génération, jusqu’au terme de notre entreprise qui s’arrête à la fin du règne de Malachy le Grand, fils de Domnall, dernier roi incontesté de l’Irlande, sur son propre sol. Nous nous sommes avancés dans ce travail sur l’autorité des chroniqueurs gaéliques qui nous ont précédés, et nous avons adopté la règle de computation des âges, comme ils ont été trouvés dans les rès-attestés et véritables archives de l’Église du Christ. Car on se fonde, ainsi, sur l’autorité et la véracité des Saintes Écritures ; et nous montrerons ci-dessous comment, chaînon par chaînon, cette