Ils voyagèrent ensuite jusqu’à ce qu’ils atteignirent l’île de la mer Caspienne. Ils demeurèrent pendant un an dans l’île. Agnoman mourut dans ce pays. Ils partirent alors, tous ensemble, vers la mer Libis et ils ramèrent pareillement jusqu’à ce qu’ils trouvèrent une belle île plaisante nommée Goronis. Ils y restèrent pendant une année et quart. Glas, fils d’Agnoman, y perdit la vie. Eliot et Lamfin, les deux fils d’Agnoman, étaient de ce voyage. Lamfin ayant proposé de lutter de rame avec le reste des équipages, eut les mains paralysées à force de ramer, ainsi que Cing et Caicear, les deux fils de Tatt. Ce fut Caicear qui trouva pour eux, au moyen de la myrrhe, une garantie contre les Sirènes qui étaient sur les côtes de la mer Caspienne. Voici la forme de ces bêtes marines. Elles avaient, au-dessus du nombril, un corps de femme prodigieusement beau, un très-joli visage de femme, et, sur la tête, des cheveux blonds qui tombaient plus bas que leurs épaules ; poissons elles étaient depuis le nombril jusqu’à leur extrémité. Elles chantaient des chansons très-captivantes, très-mélodieuses afin de naufrager les vaisseaux qui passaient dans leur voisinage, de sorte qu’on tombait dans un sommeil mortel en les entendant. Les équipages des vaisseaux étaient liés alors quand ils tombaient dans un sommeil pareil et étaient mangés. Elles se mirent à chanter une mélodie dangereuse pour Lamfin et ses parents, quand ils passèrent près d’elles, et ils furent pris d’un assoupissement qui pesa sur eux pendant l’agitation de la mer. Caicear alors leur donna l’avis de fondre de la cire pour les mettre dans leurs oreilles, quand ils entendirent le murmure des Sirènes. Ils firent ainsi. Ils furent alors sauvés de la musique murmurante des Sirènes, par l’avis de Caicear. Ils voyagèrent de là jusqu’au Grand Océan, au Nord, et ils restèrent pendant l’espace d’une semaine en route souffrant la soif et la faim, jusqu’à ce qu’ils atteignirent le promontoire au nord delà montagne Riphée. Ils y trouvèrent des fontaines d’eau douce et abondance de vins, de sorte qu’ils en embarquèrent leur suffisance et
Page:Lizeray - Leabar gabala, Livre des invasions de l’Irlande, 1884.djvu/86
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 66 —