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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/110

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Du Gouvernement Civil,

les obligations qu’impose aux enfans le droit de la génération, tirent également leur origine des deux causes qui ont concouru à cette genération. Aussi, voyons-nous que les loix positives de Dieu, touchant l’obéissance des enfans, joignent par-tout, inséparablement, et sans nulle distinction le père et la mère[1]. Honore ton père et ta mère[2]. Quiconque maudit son père ou sa mère[3]. Que chacun craigne son père et sa mère[4]. Enfans, obéissez à vos pères et à vos mères. C’est-là le langage uniforme de l’ancien et du nouveau Testament.

II. On peut comprendre, seulement parce qui vient d’être remarqué, et sans entrer plus avant dans cette matière, que si on y avoit fait réflexion, on auroit pu s’empêcher de tomber dans les grossières bévues où l’on est tombé à l’égard du pouvoir des parens, lequel, sans outrer les choses, ne peut être nommé domination absolue, ou autorité royale ; lorsque, sous le titre de pouvoir paternel, on semble l’approprier au père. Si ce prétendu pouvoir absolu sur les enfans avoit été appelé le pouvoir des

  1. Exod. XX. 12.
  2. Levit. XX. 9.
  3. Levit. XIX. 3.
  4. Éphes. VI. 1.