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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/205

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par M. Locke.

plement et librement dans les grands chemins ; en un mot, s’il est sur le territoire d’un gouvernement, il doit être regardé comme ayant donné son consentement tacite, et comme s’étant soumis aux loix de ce gouvernement-là.

XXVI. Pour comprendre encore mieux ceci, il est à propos de considérer que quelqu’un du commencement, lorsqu’il s’est incorporé à quelque communauté, a en même-tems, par cet acte, annexé et soumis à cette communauté les possessions qu’il a ou qu’il pourra acquérir, pourvu qu’elles n’appartiennent point déjà à quelque autre gouvernement. En effet, ce seroit une contradiction manifeste, que de dire qu’un homme entre dans une société pour la sûreté et l’établissement de ses biens propres ; et de supposer au même-tems que ses biens, que ses terres, dont la propriété est réglée et établie par les loix de la société, soient exemptes de la jurisdiction du gouvernement, à laquelle, et le propriétaire et la propriété sont soumis. C’est pourquoi, par le même acte, par lequel quelqu’un unit sa personne, qui étoit auparavant libre, à quelque communauté, il y unit pareillement ses possessions, qui étoient auparavant li-