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Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/320

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Du Gouvernement Civil,

Ministres et des Magistrats subordonnés, qui sont propres à conduire les choses à un point funeste et infiniment nuisible à la nation ; et qu’ils sont en faveur plus ou moins, à proportion des soins qu’ils prennent et du zèle qu’ils témoignent, à l’égard de cette fin que le Prince se propose ; que déjà le pouvoir arbitraire a produit des effets très-fâcheux ; qu’on favorise sous main une religion que les loix proscrivent ; qu’on est tout prêt à l’introduire et à l’établir solemnellement par-tout ; que ceux qui travaillent à cela sont appuyés, autant qu’il est possible ; qu’on exalte cette religion, et qu’on la propose comme la meilleure ; qu’une longue suite d’actions montrent que toutes les délibérations du conseil tendent-là ; qui est-ce alors qui peut s’empêcher d’être convaincu, en sa conscience, que la nation est exposée à de grands périls, et qu’on doit penser tout de bon à sa sûreté et à son salut ? En cette occasion, on est aussi bien fondé, que le seroient des gens, qui se trouvant dans un vaisseau, croiroient que le capitaine a dessein de les mener à Alger, parce qu’ils remarqueroient qu’il en tiendroit toujours la route, quoique les vents contraires, le besoin que son vaisseau auroit