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par M. Locke.

d’être radoubé, le défaut d’hommes, et la disette de provisions le contraignissent souvent de changer de route pour quelque tems ; et que dès que les vents, l’eau, et les autres choses le lui permettroient, il reprendroit sa première route, et feroit voile vers cette malheureuse terre où règne l’esclavage.




CHAPITRE XVIII.

De la dissolution des Gouvernemens.


Ier. Si l’on veut parler, avec quelque clarté, de la dissolution des gouvernernens, il faut, avant toutes choses, distinguer entre la dissolution de la société, et la dissolution du gouvernement. Ce qui forme une communauté, et tire les gens de la liberté de l’état de nature, afin qu’ils composent une société politique, c’est le consentement que chacun donne pour s’incorporer et agir avec les autres comme un seul et même corps, et former un état distinct et séparé. La voie ordinaire, qui est presque la seule voie par laquelle cette union se dissout, c’est l’invasion d’une force étrangère qui