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par M. Locke.

puisse juger pour soi-même, dans le cas dont il s’agit ici, aussi-bien que dans tous les autres, et décider si un autre homme s’est mis dans l’état de guerre avec lui, et s’il a droit d’appeler au souverain juge, comme fit Jephté.

XXVII. S’il s’élève quelque différend entre un prince et quelques-uns du peuple, sur un point sur lequel les loix ne prescrivent rien, ou qui se trouve douteux, mais où il s’agit de choses d’importance ; je suis fort porté à croire que dans un cas de cette nature, le différend doit être décidé par le corps du peuple. Car, dans des causes qui sont remises à l’autorité et à la discrétion sage du Prince, et dans lesquelles il est dispensé d’agir conjointement avec l’assemblée ordinaire des législateurs, si quelques-uns pensent avoir reçu quelque préjudice considérable, et croient que le Prince agit d’une manière contraire à leur avantage, et va au-delà de l’étendue de son pouvoir ; qui est plus propre à en juger que le corps du peuple, qui, du commencement, lui a conféré l’autorité dont il est revêtu, et qui, par conséquent, sait quelles bornes il a mises au pouvoir de celui entre les mains duquel il a remis les rênes du gouvernement ? Que si,