Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/132

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à tel ou à tel culte extérieur (comme nous l’avons déjà dit), qui puissent procurer le salut des âmes, si l’on n’est bien persuadé de la vérité des uns et que l’autre est agréable à Dieu. Mais les peines ne sauraient absolument produire cette persuasion. Il n’y a que la lumière et l’évidence qui aient le pouvoir de changer les opinions des hommes ; et cette lumière ne peut jamais être excitée par les souffrances corporelles, ni par aucune peine extérieure.

En troisième lieu, le soin du salut des âmes ne saurait appartenir au magistrat, parce que, si la rigueur des lois et l’efficace des peines ou des amendes pouvaient convaincre l’esprit des hommes, et leur donner de nouvelles idées, tout cela ne servirait de rien pour le salut de leurs âmes. En voici la raison, c’est que la vérité est unique, et