Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/133

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qu’il n’y a qu’un seul chemin qui conduise au ciel. Mais quelle espérance y a-t-il qu’on y amène plus de monde, si l'on n’a d’autre règle à suivre que la religion de la cour ; si l'on est obligé de renoncer à ses propres lumières, de combattre le sentiment intérieur de sa conscience, et de se soumettre en aveugles à la volonté de ceux qui gouvernent, et à la religion que l’ignorance, l’ambition, ou même la superstition, ont peut-être établie dans le pays où l'on est né ? Si nous avons égard à la différence et à la contrariété des sentiments qu’il y a sur le fait de la religion, et à ce que les princes ne sont pas moins partagés là-dessus que dans leurs intérêts temporels, il faut avouer que le chemin du salut, est rendu bien étroit. Il n’y aurait plus qu’un seul pays qui suivît cette route, et tout le reste du monde se trouverait