Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/134

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engage à suivre ses princes dans le chemin qui conduit à la perdition. Ce qu’il y a de plus absurde encore, et qui s’accorde fort mal avec l’idée d’une divinité, c’est que les hommes devraient leur bonheur ou leur malheur éternels aux lieux de leur naissance.

Ces raisons seules, sans m’arrêter à bien d’autres que j’aurais pu alléguer ici, me paraissent suffisantes pour conclure que tout le pouvoir du gouvernement civil ne se rapporte qu’à l’intérêt temporel des hommes ; qu’il est borné au soin des choses de ce monde, et qu’il ne doit pas se mêler de ce qui regarde le siècle à venir.

Examinons à présent ce qu’on doit entendre par le mot d’Église. Par ce terme, j’entends une société d’hommes, qui se joignent volontairement ensemble pour servir Dieu en public, et lui rendre le culte qu’ils