Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/151

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à l’erreur, pendant u’ils persécutent et qu’ils déchirent, avec autant d’insolence que de témérité, les serviteurs d’un autre maître, qui ne relèvent point d’eux à cet égard.

Bien plus, supposé qu’on pût découvrir laquelle de ces deux Églises est véritablement orthodoxe, cet avantage ne lui donnerait pas le droit de ruiner l’autre, parce que les sociétés ecclésiastiques n’ont aucune juridiction sur les biens temporels, et que le fer et le feu ne sont pas des instruments propres pour convaincre les hommes de leurs erreurs et les amener à la connaissance de la Vérité. Supposons même que le magistrat civil prête main forte à cette Église orthodoxe, et qu’il lui permette d’en agir avec l'autre de la manière qu’il lui plaira. Peut-on dire que cette permission donne le droit à des chrétiens