Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/160

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ils ne doivent pas appeler au secours de leur éloquence et de leur doctrine le glaive du magistrat, de peur que l'amour de la vérité, dont ils se parent, ne serve à cacher leur hypocrisie et que ce zèle trop ardent, qui met en usage le fer et le feu, ne découvre qu'ils affectent la domination plutôt que toute autre chose. Du moins, on aurait de la peine à persuader à des hommes de bon sens qu’on souhaite avec ardeur le salut de ses frères, et qu’on travaille de bonne foi à les garantir des flammes éternelles de la gêne [géhenne], pendant qu’on les expose ici-bas à être brûlés vifs par la main du bourreau, et qu’on regarde ce triste spectacle d’un œil sec et d’un air content.

4. Il faut examiner en dernier lieu quels sont les devoirs du magistrat à l’égard de la tolérance,