Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/161

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et nous verrons qu'ils ils sont très considérables.

Nous avons déjà prouvé que le soin des âmes n’appartient pas au magistrat, c'est vrai à dire qu'il n'a nul droit de leur imposer des lois ni de les contraindre par la force ; mais que tout le monde peut exercer la charité envers ses frères, les instruire, les avertir et les persuader par de bonnes raisons. Ainsi, chacun est en droit d’avoir soin de son âme, et on ne saurait le lui ôter. Vous me direz peut-être qu'il la néglige. Mais s’il néglige la santé de son corps, et ses affaires domestiques, où la société civile est beaucoup plus intéressée, faudra-t-il que le magistrat publie une ordonnance pour lui défendre de s’appauvrir et de tomber malade ? Tant qu’il se peut, les lois mettent les biens et la santé des sujets à couvert de toute insulte et de toute